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D'Irkoutsk à Krasnoyarsk, les forêts de bouleaux, de pins et de mélèzes s'alternent devant notre fenêtre avec les champs cultivés et les prairies, tandis que quelques villages aux belles maisons de bois bruni par le soleil et aux toits de taule colorée viennent de temps à autre animer ce paysage de taïga.
Après un peu moins de 24h de train, nous faisons halte à Krasnoïarsk. Deux Italiens rencontrés lors de notre séjour sur l'île d'Olkhon nous ont conseillé un petit hostel que nous avons bien du mal à trouver. Il faut savoir qu'il est fréquent que les hostels consistent en un appartement au milieu d'un immeuble d'habitation. Au pied de l'immeuble (un peu délabré), aucune indication concernant l'hostel. Un jeune à qui l'on demande si nous sommes bien à la bonne adresse nous confirme que oui, mais n'a pas connaissance d'un hostel à cet endroit. Nous attendons finalement qu'une personne sorte de l'immeuble pour s'engouffrer dans la porte avant qu'elle ne se referme et allons frapper au numéro 40. Nous y sommes! Le propriétaire ne parle que quelques mots d'anglais et pour avoir une conversation, nous nous mettons chacun sur google translate... On comprend qu'il était parachutiste dans l'armée russe, engagé en Tchétchénie il y a plus d'une dizaine d'années, et qu'il est maintenant retraité de l'armée et se lance dans le business. Il collectionne les pièces de monnaies et lui échangeons quelques pièces des divers pays visités au cours du voyage contre des anciennes pièces russes des années 1980.
En ville les personnes que l'on rencontre s'étonnent que nous nous arrêtions à Krasnoyarsk "juste pour le plaisir". Quand on leur dit que l'on reste 4 jours, là c'est carrément impensable pour eux. Et pourtant, nous vivons plein de moments magiques au cours de ces quelques jours.
Après un Skype familial, nous nous retrouvons dans le dortoir du haut pour un concert improvisé où un gars d'une cinquantaine d'année nous chante des chansons russes en s'accompagnant d'une guitare.
Dans un restaurant, nous engageons sans le savoir la conversation avec Yuri Kushnarev, qui n'est autre qu'un des joueurs de l'équipe nationale de rugby. Il prépare un match de qualification pour la coupe du monde contre le Zimbabwe!
Nous visitons le premier musée de Russie consacré à l'art contemporain et y rencontrons deux jeunes russes super sympas qui tiennent un petit café artistique et nous donnent plein de bonnes adresses à Krasnoyarsk. Nous nous offrons même une toile d'un artiste local (heureusement qu'il ne nous reste alors plus que trois semaines de voyage...).
Comme les Russes, nous louons un vélo et allons nous balader dans un grand parc créé sur une île au milieu du fleuve Ienisseï (4ème fleuve le plus long du monde) mais pas comme les Russes nous ne mettons que les pieds dans l'eau glacée du fleuve alors qu'eux s'y baignent complètement...
Nous partons également en randonnée dans la réserve naturelle de Stolby où après les premiers 7 km de marche, nous arrivons devant les fameux piliers de roche volcanique que nous nous amusons à escalader non sans peine. Nos amis les chipmunks viennent manger des noix de cajou dans notre main! Trop chou ces petites bêtes. Enfin, de retour après 25 km de marche, et trempés par l'orage ayant éclaté juste après notre retour dans la vallée, nous prenons un bania (sorte de sauna russe) bien mérité.
Nous sommes également en ville le jour de la fête de la marine russe. Tout le monde s'habille aux couleurs de la marine, klaxonne dans les rues et fait la fête sur les quais. Nous sommes bien obligés de se joindre à eux pour une photo.
Au niveau culinaire, on découvre qu'il y a de l'aneth dans tous les plats et que les Russes adorent la mayonnaise. ;-)
